j'ai vu tes mots abandonnés

J'ai mis

là où tu n'es plus

trace d'un moment

et ce désordre des corps

était-ce jour de carnaval

mon deuil de l'impossible de toi

l’œil de bois dure ferme

l’œil de bois tendre

je déchiffre ta bouche

je te pénètre

tes cris disent le silence

ouvre tes yeux et respire

je ne sais pas

les poussières du dehors

juste des larmes

pour le souvenir d'un désastre

l'impossible de toi

l'impossible absence

j'ai vu tes mots abandonnés

ceux qui tuent la lumière

ceux qui disent l'angoisse

j'ai couru les colères

j'ai voyagé nos îles sauvages

je n'étais pas aveugle solitaire

tu étais déjà là

nue des sables de nos plage

verte des feuilles de l'arbre

tes pieds racines inondaient

notre forêt des lumières

et puis le commencement des fleurs

le frémissement des odeurs

nos corps parfumés d'ombres

dansent les amours des semences

nous sommes la terre de notre ciel

les oiseaux apprennent nos mains

nous savons ce quelque part d'être

nous savons

juste

être.