Mon sac est plein des mots

déjà de tant de printemps

je voyage de l'intérieur

pour l'extérieur

pas-sûr d'avoir un passeport

il y a ces instants de tempête

quand la lumière hésite

entre le gris et le noir

quand nos bouches se ferment

malgré le vent des lèvres

quand nos mains s'éparpillent

sur les ombres de nos corps

il y a ce qui commence dedans

s'installe prend du temps de nos enfances

s'excuse de nous vieillir

il y a ces mots invisibles

accrochés aux secondes de nos heures

faut-il apprendre la folie

pour danser encore les musiques

les paroles chuchotées nourrissent nos rêves

je reste le naïf de moi-même

je dis juste les mots pour me défendre

ne pas laisser la lèpre

envahir mes yeux...