Je marche depuis si longtemps
que de corps rencontrés
la multitude devant la solitude
multiple et seul
Et puis
il y a eu
le bruit
les visages
s'accumulent
à l'ombre des arbres
poussent les visages
ils ont les yeux rieurs
de la bouche des vestiges de mots
et puis les voix rencontrent les visages
les silences se perdent aux racines des arbres
et puis les traces où s'accumulent les corps
et puis des mots nouveaux pour la re//naissance
et puis ces corps rageurs qui cherchent leurs visages
et puis des mots nouveaux pour la re//naissance
je marche depuis si longtemps
Des fois je commence à vivre le temps
J'écarquille les yeux et toutes ses couleurs
Au dessus de ma tête flottent les ciels de lunes de soleils
Les bleus et les rouges grignotent mon visage
Mes gestes n'ont plus de fatigue

Je me nourrirai des herbes de ta haute montagne
Je déroule interminablement les mêmes mots pour toi
Les mollets sont durs même sur la mer à marcher ses vagues
Je nage les sables enfouies dans ton regard
De ces rires d'enfants à la main du vieillard nous avons le temps
Nos jambes nous portent plus aux terres pas nues

et puis si il faut des ailes nous les trouverons ...