Le bruit de cette clef

énorme et tortueuse

elle ouvre la porte des enfances

ce n'est pas moi qui se souviens

pourtant des fois je me souviens

Dans le jeu des souvenirs

je ne veux que m'échapper

Bien-sûr je peux dire

qu'il y a l'innocence cachée

que ma vie coule

avec ses bruits d'eau

ses arbres déracinés

ses montagnes conquises

ses ciels aimés et abandonnés

et ses soleils et lunes prêts à tomber

Des fois ma bouche est une pierre au fond d'un puits

Des fois ma main dans la main de la femme reconnue

Nos rêves se perdent dans des éclats de bonheur

Il reste encore tant de mots de beauté amarrés à nos silences

Le feu est un souffle de nuit qui brûle les corps mais se sauve

se sauve avec le temps qui passe...