J'ai le regard

trop voir

une cicatrice

je pose mes lèvres sur ta blessure

il manque sûrement de la douceur à la douceur de mes mots

j'ai mes mains et mes bras au large

mes pieds tanguent

les vagues dévalent mon corps

derrière leurs ombres

l'intime en suspend

un silence courbé sous le souffle

un tumulte entre nous

je m'accroche aux branches du vent

déjà les oiseaux chantent la mer

les vagues emmènent les pierres

il y a encore et toujours

toi et moi dans cette dégringolade

nous voyons nos enfances cour-rirent derrière les nuages

il y a trop de chaos là-bas derrière les portes de nos jardins

il nous faut des rêves interdits

des chants d'enfants chamanes

pour parler à nos âmes

et encore aimer ce goût de terre

dans nos bouches

enlacées