Des fois mes mots sont racines

ils plongent la terre

se mouillent aux feux du milieu

       poussent alors des corps arbres

       où s’accrochent au feuillage d'autres mots

et j'ai mis mes mots de t'attendre

la-haut tout en haut des cimes

au secret des lunes et soleils

     des mots de t'attendre naît une parole

     parole d'étreindre les corps arbres

d'abord des murmures

puis l'éclat jaillit

les mots sont libres

  nos corps sont libres

        nous nous aimons.