Ce soir
cette lune
flotte
elle remplie les yeux
je ne sais pas dire
j’entends ma voix qui résonne
les insectes bourdonnent
mes oreilles
pas un souffle
le temps sourd
quelque chose traverse
comme une image déchirée
la terre se renverse
la lune sous les pieds
la terre vole le noir
nage la nuit
je ne peux pas partir
je part
découpé
moi en morceaux
l’imminence du départ
l'étonnement
la reconstitution
je suis immense
pieds de lune tête de terre

Et puis un vole bleu de visages
le vent parle doucement des noms
j'écoute le mien le tiens
ne cherches plus
les dieux cachent la lune derrière la montagne de pierre
il nous reste l'ivresse de sa lumière
ce chemin dans l'image
dans la déchirure
fantasmagorique
viens regarde
la porte est encore ouverte