Je suis dans le temps d’être
face à moi
j’ai dans la tête si jeune
accroché aux rides des peaux
souvenirs des rires et des pleurs
mes lèvres sensibles
aux mots des herbes jouant les vents
J’écris sur l’air qui passe
lisse et torturé
j’ai l’odeur d’une lumière plantée dans l’iris des yeux
Tu es là toi aussi depuis les temps des orages
Mes jours ne sont pas sages dans la clameur de tes rires
il y a les étoiles après ce ciel d’éclats rouges du couchant
et nos nuits sous les couvertures du silence
et nos corps des nuits inquiets et fougueux
J’ai une main de terre qui gratte l’eau d’une rivière
des poissons écarlates jouent une musique
qui bouscule les pierres et les arbres
des bords d’eau chantent les tendres lumières du jour