j'ai les mains dans les poches

les poches sous les yeux

J'ai laissé glisser mon doigt

j'ai cassé le miroir

le miroir des grimaçants

je dis rien la joie

je suis l'immobile

à la marge d'une mémoire

Ma bouche parle des eaux

celles des ventres des mers

Les poissons plongent mes yeux

mes dents craquent sous les sables

je bouge je dois bouger

attraper les ailes des oiseaux

plumes fendent les mots pierres

ma tête est fourmilière

je bois les terres

où poussent les pierres

je suis aveugle avant les aubes

je donne mes cœurs à tout vent

pour ne pas renoncer à être homme

Je vous envoie un baiser sans âges